« La ‘baisse de l’anticléricalisme’, dont on a coutume de se féliciter, peut n’être pas toujours un heureux signe. Sans doute elle peut provenir d’un changement dans la situation objective, ou d’une amélioration réelle de part et d’autre. Mais elle pourrait signifier aussi que ceux par qui l’Eglise est connue, tout en proposant encore au monde quelques valeurs estimables, se seraient accommodés à lui, à ses idéaux, à ses conventions, à ses mœurs. Dès lors, ils ne seraient plus gênants. Que le sel se puisse affadir, l’Evangile nous le dit assez. Et si nous vivons – je parle pour le plus grand nombre – à peu près tranquilles au milieu du monde, c’est peut-être que nous sommes tièdes »
Henri de Lubac, Méditation sur l’Eglise.